LA CHEF DE GARE. J’aime cette gare. C’est ma gare. C’est une petite gare. Je suis assise sur le quai, je tourne la tête à droite et je laisse les rails guider mon regard. Il glisse sur le chromé des rails, passe sur un pont et se perd plus loin dans les cheminées des usines. Je tourne la tête à gauche et il s’enfonce dans les pins. Il y a deux voies, deux quais, un aller retour pour deux horizons. Lorsque je sors de la salle d’attente je suis sur le quai 1. A gauche et à droite il y a un banc où je peux m’allonger. En face, sur l’autre quai, il y a un abri en ciment avec un banc. L’abri est abandonné depuis longtemps. Le banc est cassé. Des ordures s’entassent. Des tags recouvrent les murs. Ma gare va être abandonnée !
L’HOMME D’AFFAIRES. Ma voiture est en panne !
LA CHEF DE GARE. Plus de voiture ! Plus de gare ! Plus rien ! Moi je dis toujours: « Le malin il ne faut pas trop… «
L’HOMME D’AFFAIRES. Les petites gares, c’était une autre époque.
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